Chrysanthèmes (Le Panier renversé), Berthe Morisot

2 novembre, fête des morts, symbolisée par tous ces chrysanthèmes dans les cimetières.

Chrysanthèmes, Berthe Morisot

Chrysanthèmes (Le Panier renversé), 1885, Berthe Morisot, collection particulière.

Berthe Morisot est heureuse en 1885. Elle vient de faire construire avec son mari Eugène Manet l’hôtel particulier de la rue de Villejust. Berthe s’est occupée de la décoration. Elle met elle-même la main à la pâte (ou plutôt à la palette) dans les pièces de réception et réalise plusieurs tableaux tels que Vénus dans la forge de Vulcain, une copie d’après Boucher, L’Oie, une grande toile verticale, un Panier de jonquilles et notre Panier renversé.

C’est là que les Manet vont recevoir, dans ces années heureuses, leurs amis Renoir, Mallarmé, Degas, Claude Monet, Caillebotte, Théodore Duret, Puvis de Chavannes, James Abbott Whistler. Mallarmé racontera en 1896 qu’il étaient « hôtes du haut » dans ce salon du soir qui était aussi dans « la matinée, atelier très discret, dont les lambris Empire encastrèrent des toiles d’Édouard Manet », le frère et beau-frère décédé deux ans plus tôt.

L’ami Mallarmé toujours, dans des quatrains parus en 1894 sous le titre Les Loisirs de la Poste, eut l’idée de retranscrire en vers l’adresse de ses correspondants et amis sur les enveloppes. Ainsi, il écrivait sur l’enveloppe, pour envoyer ses lettres à Berthe Morisot :

« Apporte ce livre, quand naît
Sur le Bois l’Aurore amaranthe,
Chez Madame Eugène Manet
Rue au loin Villejust, 40. »

Une des si nombreuses belles histoires à retrouver dans la monographie de Berthe Morisot, enrichie par VisiMuZ.

02/11/2015

Dim 46 x 55,6 cm
Courtesy The Athenaeum, rocsdad