Nageuse se reposant, Théo van Rysselberghe

Nageuse se reposant, Théo van Rysselberghe

Nageuse se reposant, 1922, hst, 92 x 111 cm, Théo van Rysselberghe, collection particulière.

En 1905, Théo van Rysselberghe (1862-1926) s’est fait construire par son frère architecte la villa « Le Pin » au Lavandou. Il a ainsi rejoint ses amis néo-impressionnistes dans le Var. Depuis 1892, Cross habitait aussi au Lavandou et Signac à quelques kilomètres à Saint-Tropez.

En 1922, à 60 ans, le thème de prédilection de Théo reste les Baigneuses en groupe ou, comme ici, peintes isolément. Alors que dans ses portraits de société, il insiste sur les détails du décor, il le simplifie dans ses nus. Le dessin est très classique, caractéristique de cette époque, après la première guerre mondiale, qui a vu un retour au classicisme chez tous les peintres (même chez Picasso ou Léger).

La lumière et la couleur sont très puissantes, jouant sur le contraste simultané des couleurs bleues et orange en particulier. La lumière est celle qui précède le crépuscule, les ombres sont longues et le massif des Maures, les rochers du premier plan, le ciel et même la mer se teintent de rose. On pourrait presque sous-titrer « un classique chez les Fauves ».

N.B. : la municipalité du Lavandou a mis en place depuis la maison de Théo un « chemin des peintres », pas très évident à trouver, mais qui permet de juxtaposer le paysage réel et des reproductions de tableaux de Van Rysselberghe et de Cross. Un joli et instructif but de promenade.

La villa de Théo au Lavandou

La villa de Théo van Rysselberghe au Lavandou en 2015.

10/05/2016

Photo 1 : Courtesy The Athenaeum, Usr : rocsdad
Photo 2 : VisiMuZ

Baigneuses à Perros-Guirec, Maurice Denis

Baigneuses à Perros-Guirec, Maurice Denis

Baigneuses à Perros-Guirec, ca 1912, Maurice Denis, musée du Petit-Palais, Paris

Maurice Denis (1870-1943) est un peintre très difficile à classer. Dans les années 90, il a fait partie des fondateurs du mouvement nabi (prophète en hébreu) et a été révélé avec toute une nouvelle génération (Bonnard, Vuillard, Vallotton, etc.). Dans les années 1900, celui qui avait été surnommé le « nabi aux belles icônes » s’est rapproché d’une peinture un peu plus classique comme ces Baigneuses. Après la première guerre mondiale, il deviendra le peintre décorateur des bâtiments officiels religieux comme civils. Profondément catholique, il peindra de nombreuses scènes religieuses, mais d’aussi nombreux nus féminins. Sa femme Marthe (tiens ! comme celle de Bonnard) est sa muse.

Nous sommes en Bretagne, région chère au cœur de l’artiste. Ce tableau montre l’influence que Gauguin et Pont-Aven ont eus sur la nouvelle génération : un travail sur la lumière et la couleur, des aplats de surface importante. On note les oppositions de bleu et orange qui augmentent la luminosité. Mais Les Fauves sont aussi passés par là.. pour la force des couleurs.

Même si les Nabis se veulent aussi décorateurs, la toile illustre les propos que Maurice Denis avait tenus dès 1890, une « surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées ».

01/04/2016

Photo wikimedia commons File: Female_bathers_at_Perros-Guirec,_by_Maurice_Denis Usr: Jan Arkesteijn

La Baigneuse blonde, Pierre Auguste Renoir

La Baigneuse blonde, Auguste Renoir

La Baigneuse blonde, 1882, Pierre Auguste Renoir, Pinacoteca Agnelli, Turin.

En 1881, Renoir voyage. Il a commencé deux ans avant avec l’Algérie, puis l’année suivante à Guernesey, avant de partir avec sa compagne Aline Charigot pour l’Italie. Ils annoncèrent à cette occasion à leurs deux familles qu’ils s’étaient mariés alors qu’il ne le feront que… neuf ans plus tard. Aline a posé à Capri et le tableau originel est maintenant dans la collection du Clark Institute (près de Boston). Renoir avait réalisé en rentrant à Paris une réplique, qu’il vendit à Gaston Gallimard, et qui arriva beaucoup plus tard dans la collection de Giovanni et Marella Agnelli.

Aline est ici dans toute la flamboyance de ses 22 ans, son compagnon en a 41. Renoir vient d’aller voir les vénitiens, les florentins et les romains. Sa manière en est toute perturbée et il va donner une plus grande importance au dessin dans les années à venir (manière « ingresque » ou « aigre »), en tout cas pour les premiers plans. La réplique diffère de l’original par le traitement du fond qui devient ici une ébauche de paysage, au service d’une débauche de couleur.

Il est plus facile d’aller voir ce tableau à Turin qu’à Williamstown. La Pinacothèque Agnelli est un endroit incroyable dans les étages supérieurs d’une ancienne usine Fiat (le Lingotto) et surtout au-dessus d’un centre commercial. Et avant ou après le shopping, il suffit de prendre un ascenseur pour se retrouver avec Renoir(entre autres).

Quelques compléments sur la Pinacoteca Agnelli sur le blog VisiMuZ ICI

Pour en savoir plus sur Renoir et retrouver les tableaux qu’il a peints à cette époque, retrouvez sa biographie par Ambroise Vollard avec 200 reproductions,ICI.

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28/12/2015

Photo wikimedia commons Renoir_-_La_baigneuse_blonde.jpg Usr Rlbberlin

Nu allongé (La Source), Pierre-Auguste Renoir

Nu allongé (La Source) , Renoir

Nu allongé (La Source), ca 1902, hst, 67,3 x 153,3 cm, Pierre-Auguste Renoir, collection particulière

Nous vous proposons aujourd’hui de regarder et d’analyser le tableau du jour avec une méthode inspirée d’Erwin Panofsky, que nous avons eue l’occasion de préciser dans un article du site VisiMuZ : Quel regardeur êtes vous ? à lire ici

En synthèse, nous disions que :

« La découverte d’un tableau s’effectue en plusieurs phases  : une émotion visuelle (1), puis une analyse de l’œuvre (2), de sa place dans le corpus de l’artiste (3), de sa place dans l’époque et l’histoire (4). Enfin il existe une dernière dimension qui est celle de la saga, liée à l’œuvre elle-même après sa création (5). »

Regardons d’un peu plus près ce nu allongé.

1) Ce nu représente une jeune femme allongée, aux yeux clos, avec de l’eau qui coule sur la cuisse, dans un paysage esquissé. Les rose et orange de la jeune femme s’opposent aux verts du paysage, selon des principes bien connus des coloristes. La jeune femme est immobile (un détail dont nous reparlerons demain).

2) Quand on regarde cette jeune femme, on a une impression de déjà vu, et pour cause. Le thème de la nymphe à la source est apparu à la Renaissance, quand selon le mot de Malraux, « Van Eyck a peint les Arnolfini parce qu’ils existent ; Ève, la Vierge et les saints parce qu’ils existent plus encore. Mais l’Italie va peindre Vénus parce qu’elle n’existe pas ».

Après Giorgione en 1510, c’est l’allemand Lucas Cranach (1472-1553) qui a popularisé le thème (avec 16 versions différentes) entre 1515 et 1540, et a écrit sur le panneau « N’interrompez pas le sommeil de la nymphe de la source sacrée ».

La Nymphe à la source, Lucas Cranach l'Ancien

La Nymphe à la source, po 1537, hsp, 48,4 x 72,8 cm, Lucas Cranach l’Ancien, National Gallery of Art, Washington (DC)

Mais en l’occurrence, on sait que c’est un autre artiste de la Renaissance, son contemporain Jean Goujon (ca 1510-ca 1565) qui a inspiré Renoir au travers d’une sculpture maniériste en bas-relief de la Fontaine des Innocents (maintenant au musée du Louvre).

Jean Goujon nymphe

Nymphe et un petit génie sur un cheval marin, Jean Goujon, musée du Louvre

3) Renoir avait déjà peint ce thème en 1869-70 (voir à la National Gallery) mais dans une position et avec une facture très différente. Puis à partir de 1881, Renoir a voyagé. Il a confié à Vollard (la monographie ici) son envie de découvrir les Italiens de la Renaissance (Raphaël, Titien, etc.).

Il va bientôt commencer sa période aigre ou ingresque, puis au milieu des années 90 revenir à un certain classicisme français (Watteau, Boucher). Il va alors réaliser en 1895 une première version de cette nymphe à la source (aujourd’hui à la fondation Barnes à Philadelphie) puis cette version en 1902. Une 3e version sera réalisée en 1910 (fondation Barnes également).

4) Quand Renoir réalise cette toile, il est un peintre arrivé, chevalier de la légion d’honneur, il a reçu des commandes de l’État depuis 1892. Marié depuis plus de 10 ans, il s’est embourgeoisé. La période impressionniste est loin derrière. Les nus qu’il peint dans cette période, tout en courbes, et au dessin dilué dans la couleur, vont durablement influencer Picasso et Matisse.

5) La saga de l’œuvre ajoute encore à son mystère et à sa gloire. Le premier propriétaire du tableau a été le galeriste Paul Rosenberg, marchand de Picasso après la 1ère guerre mondiale. En 1940, la toile a été volée avec de nombreuses autres par l’E.R.R.(Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg) et envoyée dans la collection du maréchal Goering. Le tableau a heureusement été récupéré en 1945 par les Monuments Men et rendu à son propriétaire.
Paul Rosenberg (1881-1959) l’a ensuite offert au Museum of Modern Art (MoMA, New York) en 1956. Le tableau a été une de ses vedettes mais en 1989, la direction du MoMA a décidé que ce nu était trop classique pour une collection dédiée à l’Art moderne et l’a vendu. Il a été acheté alors par M. et Mme Ernst Beyeler. Ernst Beyeler, très grand marchand d’art, est mort en 2010. Pour payer les frais de fonctionnement de sa fondation, devenue musée, près de Bâle, une vente a eu lieu le 21 juin 2011 à Londres. Cette toile a été alors vendue par Christie’s pour la somme de 5,08 millions de Livres soit un peu plus de 8 millions de dollars. Nous ne connaissons pas le propriétaire actuel.

Mais Paul Rosenberg, Hermann Goering, le MoMA, Ernst Beyeler ont, chacun à leur tour, voulu faire les yeux doux à cette nymphe alanguie !

Maintenant, regardez-vous toujours ce tableau de la même façon ? Une vision sans doute plus facile à acquérir grâce à la lecture des monographies éditées par VisiMuZ.

03/12/2015

Renoir photo wikimedia commons : File:Pierre-Auguste_Renoir_-_La_Source._Nu_allongé.jpg Usr Oxxo
Cranach Courtesy The National Gallery of Art, Washington (DC)
Gojon wikimedia commons File: P3140183_Paris_Louvre_Goujon_Nymphe_et_un_petit_génie_ sur_un_cheval_marin_reduct.JPG Usr Mbzt

Une place à l’ombre, Henri-Edmond Cross

Sea, sex and sun au Lavandou. Certains croient encore que le nudisme est né en 1964 à Saint-Tropez (« Do you, do you, do you Saint Tropez ! »)
Henri-Edmond Cross, Une place à l'ombre

Une place à l’ombre, 1902, Henri-Edmond Cross, collection particulière.

Mais en 1902 on ne s’ennuyait pas sur la Côte d’Azur. Ces jeunes femmes ne sont pas imaginaires ou virtuelles. Elles posaient bel et bien pour Henri Cross, sur la plage de Saint-Clair ou de Cavalière (Le Lavandou).

Cross, un des membres du néo-impressionnisme (ou divisionnisme, ou pointillisme) a continué longtemps après la mort de Seurat à peindre « au petit point » (comme disait Renoir). Mais dès 1900, sa palette s’enflamme et il va être l’un des inspirateurs de la génération suivante, les Fauves du salon de 1905 (Matisse, Marquet, Derain, Manguin, Camoin).

Cross, comme nombre de peintres est aussi vecteur d’un certain art de vivre.

Notre tableau du jour est imposant par ses dimensions (113,6 x 146 cm) qui augmentent aussi son pouvoir évocateur. Il a été une des vedettes (virtuelle, par sa projection sur les murs) de l’exposition sur la Méditerranée aux Carrières de lumière des Baux-de-Provence en 2013-2014.

Les paysages de Cross semblent toujours un peu idéalisés (images du jardin d’Eden, ou de l’Âge d’or de l’humanité). Si l’artiste en a totalement inventé les harmonies de couleurs, il a repris des motifs et cadrages existants de son quartier. Certains d’entre eux peuvent être encore retrouvés aujourd’hui (ce que nous avons fait avec délectation l’été dernier).

C’est après ses rencontres avec Cross que le jeune Matisse a peint La Joie de vivre ou encore Luxe, calme et volupté. Le premier prix Goncourt, un certain John-Antoine Nau, (1860-1918) a aussi guéri de la fièvre typhoïde en passant sa convalescence auprès de Cross (en 1897). 6 ans après, quand il est choisi pour le prix en 1903, il ne va pas à Paris, mais chez Cross au Lavandou.

De là à penser que Henri Cross était un catalyseur de bonheur, il n’y a qu’un pas que nous franchissons gaiement. Merci pour le plaisir que vous nous donnez, monsieur Cross, dont nous avons particulièrement besoin en ce moment !

20/11/2015

Photo Courtesy The Athenaeum, rocsdad

Les Baigneuses, Suzanne Valadon

Suzanne Valadon Les Baigneuses

Les Baigneuses, 1923, Suzanne Valadon, musée des Beaux-Arts de Nantes

Suzanne Valadon (23 septembre 1865-1938). Elle aurait eu 150 ans la semaine dernière. Degas la découvrit dessinatrice après qu’elle eut été couturière, acrobate, modèle de Puvis de Chavannes, de Renoir, de Lautrec. Puis elle devint elle-même peintre, mère de peintre (Maurice Utrillo), femme de peintre (André Utter). Et jamais elle ne trahira ses idéaux artistiques.

1921 année faste : c’est l’année de l’exposition à trois (Valadon, Utrillo, Utter) chez Berthe Weill, la galeriste qui avait eu le cran d’exposer les nus de Modigliani à la fin 1917.

Peu avant la réalisation de notre tableau, le critique André Warnod écrit : « Le trait noir qui cerne les nus en précise les contours, mais laisse intacte la sensibilité émue de la chair, chair quelquefois molle, quelquefois lasse. L’impitoyable trait, précis et ferme, souligne parfois des tares, les plis du ventre, les seins qui s’affaissent; – un beau dessin n’est pas toujours un dessin joli – mais toujours chair vivante et belle justement par la vie qui l’anime, fraîche parce qu’on sent le sang circuler à fleur de peau. Les nus de Suzanne Valadon peints dans une gamme si claire, si radieuse, enchantent par la vérité qui émane d’eux, nus en pleine force, en plein mouvement… » (L’Avenir, 19 décembre 1921).

1923 : Une nouvelle exposition a lieu chez Berthe Weill, le succès commercial s’amplifie pour les trois compères et André va acheter le château de Saint-Bernard (Ain). Mais Suzanne ne change pas de cap, elle renoue ici avec un thème qu’elle avait déjà traité dès 1903 avec La Lune et Le soleil ou La Brune et la Blonde.

Est-il nécessaire d’ajouter autre chose à la critique d’André Warnod ?

01/10/2015

Dim : 116,4 x 89 cm
Photo Courtesy The Athenaeum, Irene

Dormeuse nue dans la clairière, Henri Cross

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• Dormeuse nue dans la clairière, 1907, 27,2 x 34,2 cm, Henri-Edmond Cross, musée de Grenoble.
Henri Cross (1856-1910) s’était installé au Lavandou dès 1891. Il y est mort jeune des suites d’un cancer et est enterré au Lavandou. Cross et Théo van Rysselberghe (voir notre publication de jeudi) étaient voisins à Saint-Clair. ils partageaient les mêmes modèles et les mêmes paysages. Mais chacun avait sa sensibilité et Cross est resté plus longtemps adepte du divisionnisme qui les avait réunis. À partir de 1900, il s’affranchit de la réalité pour ses couleurs. Coloriste imaginatif et puissant, il va influencer dès 1904 Henri Matisse, Albert Marquet, Charles Camoin et Jean Puy, qui lui rendent fréquemment visite. Le Fauvisme qui va éclater lui doit beaucoup. Ainsi la célèbre toile de Matisse, « Luxe, calme et volupté » (centre Pompidou) a été peinte à Saint-Tropez alors que Matisse s’y trouvait avec Cross et Signac.
Notre dormeuse du jour clôt notre série des bords de mer et des baigneuses. Il est temps pour nous de faire comme elle, d’aller nous reposer au soleil…
Nous vous remercions pour l’enthousiasme que vous nous montrez chaque jour et vous retrouverons le lundi 30 août, pour de nouvelles parutions. Bonnes vacances à toutes et tous !
N’oubliez pas de télécharger sur votre tablette au moins une monographie VisiMuZ
pour bronzer en compagnie de vos peintres préférés !
Pour les retrouver, cliquez ici

01/08/2015

Photo wikimedia commons Dormeuse_nue_dans_la_clairière,_Cross Usr Xaradnam

Baigneuses sous les pins, à Cavalière, Van Rysselberghe

 

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Baigneuses sous les pins, à Cavalière, 1905, Théo van Rysselberghe, collection particulière.

En 1905, Théo van Rysselberghe (1862-1926) se fait construire par son frère architecte la villa « Le Pin » au Lavandou, près de la plage de Saint-Clair. Il rejoint ainsi ses amis néo-impressionnistes dans le Var. Depuis 1892, Cross habitait aussi au Lavandou et Signac à quelques kilomètres, à Saint-Tropez.
Le thème de prédilection de Théo devient alors les baigneuses en groupe, thème qu’il glorifiera jusqu’à sa mort. On reconnaît ici la plage de Cavalière avec au fond à droite le rocher devant le cap Nègre (juste au-dessus se trouve aujourd’hui la villa de madame Bruni-Tedeschi, qui y reçoit l’été sa fille Carla et son gendre…) et la silhouette caractéristique de l’île du Levant. Il est manifeste que la liberté avec laquelle évoluent ces jeunes femmes dans un paysage qu’elles habitent complètement nous semble aujourd’hui irréelle, entre parasols, crèmes à bronzer, et autres jet-skis.
Même si le divisionnisme de ses premières amours se perçoit encore, c’est d’abord par un dessin assez réaliste, une lumière puissante et des couleurs très claires que Théo van Rysselberghe ici nous envoûte joliment.

N.B. : la municipalité du Lavandou a mis en place depuis la maison de Théo un « chemin des peintres », pas très évident à trouver, mais qui permet de juxtaposer le paysage réel et des reproductions de tableaux de Van Rysselberghe et de Cross. Un joli et instructif but de promenade pendant les vacances.

30/07/2015

Dim 81.5 cm x 100.5 cm photo courtesy Athenaeum, rocsdad

25/07/2015 Baigneuses, plage du Pouldu, Maurice Denis

25072015_Denis_Pouldu_PPalais

• Baigneuses, plage du Pouldu, 1899, Maurice Denis, Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la ville de Paris.

Que s’est il passé entre 1889 et 1899 au Pouldu. ? Souvenons-nous ! Avant-hier, nous découvrions un premier nu de Gauguin en Bretagne, mais il faut attendre son départ pour Tahiti pour voir ce thème revenir souvent dans sa peinture. Renoir et d’autres peignaient des nus en plein-air, mais il s’agissait le plus souvent de leurs compagnes.
Mais en 1893 paraît un livre d’Heinrich Pudor intitulé « Nacktkultur » (Culture du nu) et le naturisme commence à se développer y compris semble-il au Pouldu. Les 30 premières années du XXe siècle seront celles des baigneuses nues (ainsi le Vallotton d’il y a quelques jours), avant que la peste brune et son cortège d’interdictions puis la guerre les fassent disparaître du paysage artistique.
Maurice Denis est le peintre de nus sensuels, que son engagement catholique ramène très souvent à des compositions de Mères et enfant, comme ici . Les nuances de sa palette sont aussi tout à fait particulières. Elles se retrouveront chez certains Fauves comme Othon Friesz.

À lundi !

Dim 73 x 100 cm – Photo courtesy The Athenaeum, Irene

Dans les vagues, ou Ondine, Paul Gauguin

Gauguin – Dans les vagues, ou Ondine

Dans les vagues, ou Ondine, 1889, Paul Gauguin, Cleveland Museum of Art (OH)

En 1889, Paul Gauguin est en Bretagne, et jusqu’à présent il n’a peint dans l’eau que des baigneuses habillées (Musée national d’art occcidental, Tokyo) et des très jeunes baigneurs nus. Certes en Martinique en 1887, il a commencé à peindre des baigneuses, mais de retour en métropole, il n’avait sans doute pas trouvé de modèle à Pont-Aven pour ce thème. Et il lui faudra attendre encore 3 ans avant de peindre ses Tahitiennes sur la plage (Metropolitan Museum of Art).

Ondine fait la part belle à l’esthétique nabi. Composition s’éloignant du réalisme et construction d’un espace abstrait du tableau, contrastes forts des verts et orange, on n’est pas loin du symbolisme.

V. Jirat-Wasiutynsk, décortiquant l’œuvre de Gauguin, évoque à propos de cette jeune femme « sa sexualité offerte aux vagues » et « une étreinte dramatique avec la nature »
À retrouver avec tout Gauguin dans sa biographie enrichie par Charles Morice chez VisiMuZ : ICI.

23/07/2015

Dim 92 x 72 cm
Photo wikimedia commons File:Paul_Gauguin_-_%22In_the_waves%22_or_%22Ondine%22_-_1889.jpg Usr : Eloquence

Baigneuse assise, Renoir

Renoir ²#8211; Baigneuse assise

Baigneuse assise, ca 1882-85, Pierre-Auguste Renoir, collection particulière.

Les baigneuses des années 1883-85 font partie des plus célèbres tableaux de Renoir. Elles ont pour point commun d’avoir été pour l’essentiel réalisées en atelier à Paris, d’après des esquisses de décor prises sur le vif en Italie en 1881-82 ou à Guernesey lors de l’été 1883. Celle lente maturation aboutira aux « Grandes Baigneuses » de 1887 (Phildadelphia Museum of Art) qui ont tant déconcerté les amateurs et les critiques, par leur dessin devenu « ingresque ». Le dessin de cette jeune femme est déjà très loin de la période impressionniste. Sans être précisément définis par une ligne, les contours du corps se démarquent du fond par le jeu des lumières, des ombres et des contrastes. Renoir, comme pour d’autres baigneuses de cette période, a complètement éliminé le ciel de sa composition.

Le fond est traité dans des tons bleus plus froids qui se distinguent fortement des tons chauds de la carnation de la peau de la jeune femme, certainement un modèle professionnel.

Le tableau a d’abord appartenu à Arsène Houssaye (1814-1896), écrivain, critique, administrateur de la Comédie-Française.

Retrouvez-le dans son contexte dans la biographie de Renoir par Ambroise Vollard, chez VisiMuZ ici.

21/07/2015